Questions De Patrimoine

Questions De Patrimoine – Printemps 2018

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Questions de patrimoine 2 Saviez-vous que les femmes au Canada n'ont pu voter aux élections fédérales qu'en 1918 – il y a 100 ans? Il leur a été possible de le faire à certaines élections provinciales un peu avant cette année-là, d'abord au Manitoba en 1916, puis en Ontario (au cinquième rang) en 1917. Les Québécoises ont eu ce droit en dernier, en 1940. Par surcroît, aux élections fédérales, le droit de vote n'a été accordé qu'aux femmes propriétaires âgées de plus de 21 ans et étant des sujets britanniques. Saviez-vous que les Canadiens d'origine asiatique, hommes et femmes, se sont vu refuser le droit de vote jusqu'à la fin des années 1940? Ou encore que, en vertu des lois fédérales, les femmes autochtones visées par la Loi sur les Indiens n'ont pu voter à leur conseil de bande avant 1951 et que, à moins de renoncer à leur statut et aux droits issus de traités, les Autochtones n'ont pu exercer leur droit de vote jusqu'en 1960 à des élections fédérales? En tant qu'ancienne étudiante à l'Université de Toronto à la fin des années 1970, j'ai été profondément influencée par le mouvement féministe de l'époque. À cela s'ajoute l'effet d'un incident de discrimination sexuelle pendant mon adolescence, qui a changé ma compréhension du monde autour de moi. J'ai toujours été féministe et passionnée par les droits des femmes et de la personne, et consciente du besoin de prendre la parole et de se faire entendre. Je tombe des nues quand je regarde cette chronologie et encore plus – j'y reviendrai – quand je constate que les femmes ont dû prouver leur droit d'être traitées comme des personnes devant la loi. Il serait ambitieux de raconter l'histoire du droit de vote des femmes au Canada en quelques pages. J'aimerais m'arrêter sur quelques-unes des premières militantes de ce droit et du suffrage féminin, les courageuses qui ont pris la tête de ces mouvements, et réfléchir au chemin parcouru depuis lors. Imaginez ce qu'a vécu Emily Stowe, la première femme à être nommée directrice d'une école publique en Ontario. En 1865, elle avait fait une demande d'admission à l'École de médecine de Toronto, qui a été rejetée au seul motif du sexe. En 1867, elle a obtenu un diplôme d'un collège de médecine pour femmes à New York, puis est revenue au Canada. Cependant, il faudra quatre années de plus pour que l'Université de Toronto l'accueille, ainsi que Jenny Trout, pour la poursuite d'études. La D re Stowe est devenue une infatigable défenderesse de l'éducation des femmes et du suffrage féminin. Elle a aidé à la mise sur pied d'une guilde littéraire pour femmes, le Toronto Women's Literary Club, afin de [traduction] « former une association prônant la culture intellectuelle, où les femmes peuvent, sans crainte, échanger librement des idées et sentiments sur l'accès à l'éducation supérieure ainsi que sur leur bien-être moral et physique ». Cette guilde deviendra un groupe de suffragettes à Toronto, puis, en 1903, la Canadian Suffrage Association (Association des suffragettes canadiennes), avec la D re Stowe comme première présidente. Le Conseil national des femmes du Canada (CNFC), fondé en 1893, est un autre Les droits des femmes sont des droits de la personne – la lutte pour l'égalité des voix Par Beth Hanna « Les femmes qui sont des sujets britanniques, qui sont âgées de 21 ans et qui possèdent les qualités qui donneraient à une personne du sexe masculin le droit de voter peuvent voter aux élections fédérales. » En vigueur le 1 er janvier 1919 Loi ayant pour objet de conférer le droit de suffrage aux femmes, S.C. 1918, ch. 20

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